Salle(s) d'attente(s)
Création 2027
Le point de départ de Salle(s) d’attente(s) est biograPhique. Il part du vécu de Sandrine Pirès, d’une prise de conscience de cet espace à la fois intime et public, apaisant et angoissant, de l’expérience empirique d’un lieu qui arrête le temps. En vous écrivant quelle est notre nécessité intérieure à créer Salle(s) d’attente(s), nous pensons à une phrase de Bertolt Brecht : « Le propre de l’art c’est de soulever la question quand on n’a pas la solution ». Cette citation résonne avec notre croyance en un théâtre qui rend le public actif, qui le laisse libre aussi. Elle dit notre prédilection pour les lieux qui nous font nous rencontrer, qui créent des
zones grises, irrésolues. Un espace-temps offert aux voyageurs et voyageuses immobiles pour se questionner.
Le spectacle se sert de la salle d’attente comme d’un sas qui ouvre sur les multiples portes de nos existences. Le lieu géographique est un prétexte pour dériver à un huis clos en suspension, à ce lieu secret à l’intérieur de nous, à tous les espaces mentaux et physiques où nous attendons notre tour. Nous souhaitons construire la pièce comme un calque. Calque de plusieurs lieux et d’espaces de transit entre les lieux. Calque de plusieurs voix. Calque d’histoires qui se mélangent et se répondent. Calque de trajectoires qui se frôlent, se révèlent, se ratent. Calque d’actualité mondiale et de fiction totale.
Nous rêvons d’une pièce écrite à quatre mains où tout se mêle et s’emmêle, sous forme fragmentée pour saisir la complexité du réel et la questionner. Dans le processus d’écriture, nous pensons à partir de la règle des trois unités… pour la renverser. Unicité de lieu pour multiplicité de lieux. Unicité de temps pour distorsion du temps. Unicité d’action pour nombre de situations.
Salle(s) d’attente(s) est une création pour trois interprètes dont une danseuse et des marionnettes. Il y aura de la danse dans Salle(s) d’attente(s) parce que « si nous ne dansons pas, nous sommes perdu·e·s » (Pina Bausch), parce que Sandrine Pirès aime l’association de la danse et du théâtre, parce qu’au milieu de l’attente, il doit bien avoir quelque chose qui se met en mouvement. Il y a des marionnettes, parce qu’Emma Doude van Troostwijk est tombée, un peu par hasard, sur des photos de Nagoro, un village japonais désert, habité par des poupées, parce que la vue de ces présences/absences que sont les marionnettes pose la question de ce que ça signifie être humain aujourd’hui, de comment construire ensemble un présent désirable, de qui sont les gens et les choses auxquels on donne du sens et de la vie. Ce sont ces questions inquiètes qui nous guident dans ce projet.

L'ÉQUIPE
En création :
Co-mise en scène et co-écriture : Sandrine Pirès et Emma Doude van Troostwitjk
3 interprètes et marionnettes
Collaborateurs artistiques : 1 scénographe, 1 costumier, 1 créateur son, 1 créateur lumière
En tournée :
1 metteuse en scène, 3 interprètes, 1 régisseur son, 1 régisseur lumière
Salle(s) d'attente(s) Mobile
Un dispositif au service de la création
Installation dans l'espace publique, dans les lieux hybrides et halls de théâtres
Durée 2h
Salle(s) d’attente(s) mobile est un dispositif qui va conduire à la création du spectacle du même nom.
C’est un processus de création visible qui s’implante au dehors. L’écriture du spectacle s’écrit en faisant l’expérience du réel et en confrontant des trajectoires de vie.
Salle(s) d’attente(s) mobile est conçue pour créer un espace de rencontre. Pour mettre des corps différents les uns à côté des autres. Pour laisser jaillir nos attentes sur l’avenir ou l’amour et les exprimer. Pour juste se poser là dans un abri qui met le temps en suspens.Dans cet espace l’ennui est légitime. Je suis obligé.e de perdre mon temps.
« C’est dans la manière dont les gens s’assoient et
s’ennuient dans les salles d’attente, interpellent
leurs enfants, font au revoir sur les quais de gare
que j’ai cherché la figure de mon père. J’ai retrouvé
dans des êtres anonymes rencontrés n’importe où,
porteurs à leur insu des signes de force ou d’humi-
liation, la réalité oubliée de sa condition. »
Extrait de La Place d’Annie Ernaux
La construction de ce dispositif se réalise sur place avec l’existant à partir de :
— matières premières locales
— matériaux de récupération
— objets de seconde main
Un espace délimité par des chaises. Une entrée marquée par une banderole avec l’inscription salle d’attente (imaginaires). Une petite table. Une plante verte. De la lecture. De quoi écrire.
Le dispositif est tout autant un espace d’écriture pour l’équipe artistique, qu’un espace d’accueil pour mener des interviews, poser des questions, observer les corps, répertorier des postures de salle d’attente
pour écrire une chorégraphie, lire, jouer des situations, improviser, écrire à partir de ce plateau en pleine rue.
La salle d’attente mobile s’insère dans la paysage, près d’un monument historique, sur une place et modifie l’ordinaire l’air de rien pour peut-être aussi remarquer à nouveau ce paysage, ce monument ou cette place.

L'ÉQUIPE
Acceuil dans le dispositif : Sandrine Pirès et Emma Doude van Troostwitjk
CONTACT PRODUCTION
Agathe Boisset
06 95 62 73 33